Akinwumi Adesina réélu en 2020 Président de la BAD

par Afrikaleaks La Rédaction
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A l’issue des assemblées annuelles de la BAD, qui se sont achevées jeudi 27 août, le président Akinwumi Adesina a été reconduit à l’unanimité pour un deuxième mandat de cinq ans, seul candidat en lice, peut enfin espérer voir s’éteindre l’affaire qui secoue la première institution financière panafricaine depuis le début de l’année.

Akinwumi Adesina est né le 6 février 1960 au Nigéria, homme politique nigérian, Il est d’abord ministre de l’Agriculture et du Développement rural pour le Nigeria de 2011 à 2015, avant d’être nommé président de la Banque africaine de développement (BAD) le 28 mai 2015.

Akinwuni Adesina réélu sur fond de crise interne

La crise au sein de la BAD a débuté en janvier, par le dépôt d’une plainte portée par plusieurs employés transformés en lanceurs d’alerte.

Cette plainte listait seize abus présumés et accusaient le président Adesina de comportements « contraires à l’éthique », de favoritisme dans l’octroi de postes stratégiques, d’enrichissement personnel et de « violations du code de conduite ».

Dans un rapport détaillé, des lanceurs d’alerte l’accusaient alors de favoritisme dans des nominations de hauts responsables, en particulier de compatriotes nigérians.

Ils lui reprochaient aussi la nomination ou la promotion de personnes soupçonnées ou reconnues coupables de corruption, ou d’avoir accordé des indemnités de départ démesurées à certains cadres.

Ces allégations ont conduit à l’ouverture d’une enquête interne à l’encontre de M. Adesina.

Akinwumi Adesina
Akinwumi Adesina

Un groupe d’experts indépendants a été diligneté sous la direction de l’ancienne présidente irlandaise Mary Robinson comprenant le président de la Cour suprême de Gambie Hassan Jallow et le vice-président de la Banque mondiale chargé de l’intégrité Leonard McCarthy.

Fin juillet, Akinwumi Adesina ancien ministre nigérian des finances a été disculpé des toutes les accusations portées par des employés non identifiés de mauvaise gestion par ce même comité d’experts, à l’issue d’un feuilleton médiatico-financier qui a duré trois mois et qui empoisonnait l’ambiance à la BAD depuis des mois.

De sérieuses réserves sur le rapport

Dans un courrier adressé fin mai à la présidente du conseil des gouverneurs de la banque), Steven Mnuchin, le secrétaire américain au Trésor, exprimait de « sérieuses réserves » sur le rapport produit par le comité d’éthique, avant de préconiser le lancement d’une enquête approfondie menée par un « enquêteur extérieur indépendant ».

« Le président Adesina a perçu cela comme un acharnement des membres non régionaux et c’est à ce moment qu’il a transformé l’affaire en un débat pro ou anti-africain à son endroit ». Dès le début, M. Adesina n’a pas hésité à jouer sur la corde sensible de la division entre actionnaires, mais aussi entre employés, ce qui n’a pas manqué d’exacerber les tensions. « De la pure rhétorique servant d’écran de fumée », estime notre source, pour qui cette démarche avait surtout pour objectif de faire oublier la mauvaise gouvernance présumée du patron de la BAD, mais aussi de souder les pays africains derrière sa réélection, qui paraissait moins évidente qu’en fin d’année 2019.

En début de semaine, le Nigeria a subtilement manœuvré pour s’éviter de mauvaises surprises et assurer la victoire de son champion. Alors qu’une double majorité est requise pour être élu, le géant africain s’est débrouillé pour doubler ses droits de vote en réglant sa contribution au budget de l’institution dans sa version augmentée par M. Adesina en octobre 2019. Le capital de la BAD ayant crû de 125 %, Abuja s’est donc retrouvé avec 16,8 % des parts. En s’acquittant d’une de ses promesses, le Nigeria a offert à peu de frais une assurance tout risque à son ancien ministre de l’agriculture dans la dernière ligne droite de l’élection.

Si, en dépit de l’affaire, la banque a réussi à conserver son triple A auprès des agences de notation, sa réputation en a pris un coup.

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