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Dambisa Moyo : « L’aide fatale » ou comment ruiner l’Afrique en l’aidant

par JCK
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Dambisa-Moyo l'aide fatale afrikaleaks

Dambisa Moyo – L’aide fatale : « Il faut arrêter de donner autant à l’Afrique, que ce soit sous forme d’aide au développement (liquidités, materiel) ou de crédits, desquels d’ailleurs nous ne sortirons jamais la tête de l’eau. »

Dambisa Moyo, une pédagogie claire

Par une série d’exemples simples, l’illustre économiste à la pédagogie claire explique sa théorie :

 » Un petit fabriquant de moustiquaires à Abidjan sera immédiatement ruiné par le cadeau humanitaire de 100 000 moustiquaires offertes par Bill Gates. Croyant en toute bonne foi bien faire, le milliardaire met au chômage les 150 personnes qui vivaient directement de la production locale des moustiquaires. Et du même coup en faillite un entrepreneur qui aurait pu devenir un champion local. 300 autres personnes, des agriculteurs d’hévéas pour la plupart, qui avaient enfin trouvé un débouché local pour leur latex, à meilleur prix que celui des usiniers exportateurs, se retrouvent de nouveau soumis aux bas prix du marché international.

Quand les moustiquaires seront abimées, personne localement n’en fournira en remplacement, on fera alors appel de nouveau à l’aide, ou à des achats de l’état de Côte d’Ivoire grâce à l’aide. Et ces moustiquaires auxquelles les ivoiriens se seront habitués viendront d’où d’après vous: de Chine. Avec du latex payé à bas prix où: en Côte d’Ivoire. L’aide a donc au final aidé non pas la Côte d’Ivoire, mais la Chine, et au passage les armateurs européens qui transporteront les containers vers l’Afrique ».

Simple, limpide, logique et ultra pédagogique !

Dambisa Moyo diplômée de Harvard qui a travaillé chez Goldman Sachs à longtemps été combattue pour ses idées panafricanistes et souverainistes, avant d’être enfin reconnue comme l’un des plus grands cerveaux en matière d’économie. Son propos est simple et il est de démontrer que l’aide occidentale enfonce l’Afrique dans une culture d’assistance infantilisante qui nourrit la corruption, stérilise les initiatives et agrave la pauvreté. Elle affirme, qu’entre 1970 et 1988, quand le flux de l’aide à l’Afrique était à son maximum, le taux de pauvreté des populations s’est accru de façon stupéfiante: il est passé de 11% à 66%. Cette affirmation point de départ de tout son argumentaire n’a jamais été remis en cause par qui que ce soit. 

Dambisa Moyo – international economist TED2016

Elle préconise que les africains trouvent eux-mêmes des solutions à leurs problèmes économiques, à l’instar de ce qu’on su faire les chinois par exemple. Lors de la conférence TED 2009, elle a cité en exemple la Côte d’Ivoire et le Soudan, qui coupés des flux financiers de la Banque Mondiale et du FMI, avaient su trouver des solutions endogènes pour continuer à fonctionner: » ces deux états ne sont pas morts sans l’aide internationale ». Lorsqu’un interlocuteur dans la salle lui a demandé comment cela avait-il été possible, elle a simplement répondu : » parce que nous autres africains avons de l’imagination et sommes résilients; seulement voilà, on est trop souvent formaté, puis dicté par l’Occident ».

Un Parcours qui force le respect

Idolatrée dans les économies emergentes, notamment en amérique latine et dans les pays africains anglophones, Dambisa Moyo est née et a grandi en Zambie. Elle est diplômée en économie d’Oxford et de Harvard. Elle a travaillé pour la Banque mondiale avant d’entrer chez Goldman Sachs. Le magazine Time l’a choisie parmi les femmes les plus influentes de notre époque. Consultante pour le Financial Times, Bloomberg, New York Times, CNN et de nombreux autres médias économiques, ainsi qu’à l’OCDE, on l’attend pour sa touche décalée et innovante sur les politiques économiques.

Dabissa Moyo l'aide fatale
l’aide fatale – Dambisa Moyo 2009

 « L’Aide Fatale  » est un best-seller impeccablement documenté, réquisitoire en bonne, due et indiscutable forme contre l’aide au développement qui a ruiné selon elle l’Afrique. À lire à tout prix par toute personne qui croit encore qu’il n’y a de solutions, que celles du FMI et de la Banque Mondiale. Elle propose une multitude de solutions alternatives et je crois savoir que ces livres seraient au chevet d’un certain Nana Akufo Addo !

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