’introduction de la catégorie « Meilleure performance musicale africaine » aux Grammy Awards visait à reconnaître l’impact grandissant de la musique du continent sur la scène mondiale. Cependant, dès sa deuxième édition, cette catégorie fait débat.
La chanteuse sud-africaine Tyla a remporté le premier trophée avec Water, une fusion d’amapiano et d’afropop, un succès largement applaudi. Pourtant, la présence cette année du chanteur américain Chris Brown parmi les nominés a soulevé des interrogations.
Chris Brown dans une catégorie africaine ?
Chris Brown figurait parmi les finalistes grâce à Sensational, un titre enregistré avec Davido et Lojay. Même si Tems, artiste nigériane, a finalement remporté le prix, la polémique demeure. Les Grammy doivent-ils restreindre cette catégorie aux artistes africains ou encourager l’ouverture à des collaborations internationales ?
Le PDG des Grammy, Harvey Mason Jr, défend une approche inclusive :
« La musique ne devrait pas être limitée par des frontières. Nous avons vu cette évolution avec la musique latine, la K-Pop et désormais l’afrobeats et l’amapiano. »
L’Afrobeats domine-t-il au détriment d’autres genres ?
Un autre point de discorde est la domination de l’afrobeats, un genre né au Nigeria et au Ghana, qui semble monopoliser les nominations. Des styles comme l’amapiano sud-africain ou le coupé-décalé ivoirien peinent à obtenir la même reconnaissance.
Selon le journaliste musical nigérian Ayomide Tayo, cette suprématie est liée à l’exposition mondiale du genre :
« L’afrobeats est en tête d’affiche depuis plus de trois décennies, porté par des artistes influents et une diaspora très active. »
L’amapiano, qui a dépassé 1,4 milliard de streams sur Spotify en 2023, reste pourtant sous-représenté dans la catégorie africaine des Grammy.
Vers une meilleure représentation de la diversité musicale africaine ?
Historiquement, les artistes africains étaient souvent cantonnés à la catégorie « Meilleur album de musique du monde ». Des figures emblématiques comme Angélique Kidjo, Youssou N’Dour ou Black Coffee ont su s’imposer, mais la diversité des genres africains peine encore à être mise en avant.
Avec l’essor mondial de la musique africaine, certains plaident pour la création de nouvelles catégories aux Grammy afin de mieux refléter la pluralité des styles du continent.