Une première au Mali avec l’affaire Sidiki Diabaté, des organisations et associations de lutte contre les violences basées sur le genre (VBG) battent le pavé à Bamako.
Depuis la publication récente des images choquantes de Mama Sow dite Mamassita, ex-compagne de l’artiste Sidiki Diabaté, les indignations se sont multipliées non seulement sur les réseaux sociaux, mais aussi dans les rues de Bamako.
Marche Blanche à Bamako
Malgré l’incarcération de l’artiste à la Maison centrale d’arrêt de Bamako pour les faits à lui reprochés, une nouvelle ère semble sonnée pour les féministes au Mali.
“Encourager les victimes à dénoncer leurs bourreaux ”.
Voici le message clé de la marche blanche qui a réuni des centaines de personnes, majoritairement des femmes, dans les rues de la capitale malienne.
Pour Mme Dicko Aminata Dicko, présidente de l’association « Solidarus 223 », ce n’est pas une marche contre Sidiki Diabaté, mais plutôt une marche pour demander aux autorités de prendre des mesures immédiates de protection des femmes qui sont les plus marginalisées dans la société.

« Il y a des femmes qui subissent pire que Mamassita. Mais elles ont peur de briser le silence. Et il est impossible de lutter contre les VBG tant que les coupables ne sont pas connus. Dans les milieux ruraux, les femmes sont comme des objets. Elles vivent des horreurs et tortures de tous genres»
Mme Dicko Aminata Dicko – présidente de l’association « Solidarus 223 »
Prémices d’une nouvelle ère
Hélène Dabo, l’une des manifestantes, pense que rien ne sera plus comme avant. C’est le début d’une prise de conscience jusqu’à ce que les femmes soient protégées contre certaines barbaries, espère-t-elle.
Pour Mohamed Diakité, il est grand temps que les hommes comprennent que les femmes ne sont pas leurs rivales. Elles méritent tout le respect et considération car, elles maintiennent l’équilibre de la société.
Pour Mme Sy Kadiatou, présidente du mouvement “Anw Ko Mali Dron”, la défense des droits des femmes est plus qu’une nécessité pour les autorités. « Faut-il attendre qu’il y ait d’autres violences pour s’indigner ? Rares sont les mois où on ne nous dit pas qu’un homme a tué sa femme. Trop c’est trop ! », a-t-elle dénoncé.
« On a tous des Sidiki Diabaté dans nos entourages. Si les noirs ont pu franchir le cap de l’esclavage en Amérique et l’Apartheid en Afrique du Sud, nous les femmes du Mali, on pourra aussi gagner la bataille des violences basées sur le genre au Mali »
Mme Sylla Rokia Konaté
Un vent nouveau souffle sur le Mali.