Le retour de l’ancien chef de file de opposition et ses codétenus auprès des leurs a été de loin l’un des événements marquants de l’année. En libérant 204 djihadistes sans fois ni lois, une tension de crispation et d’inquiétude semble régner de nouveau.
Le 08 octobre 2020, la libération de 204 djihadistes dont certains sont les auteurs de l’attaque de l’hôtel Radisson Blue en 2015. Les djihadistes étaient détenus à maison d’arrêt de Bamako et de Koulikoro.
La libération de 204 présumés djihadistes en échange contre le paiement d’une rançon de deux ( 2.000.000 d’euros) millions d’euros et la libération de quatre (04) otages ( un malien, Soumaila Cissé, chef de file de l’opposition malienne, l’humanitaire française, Sophie pétronin et deux italiens) commence à susciter de vives émois.
Qui, du Mali ou la France, a déboursé la facture salée, et même très salée ?
Depuis 3 jours les débats médiatiques semblent s’orienter sur les prochaines répercussions que cela pourrait en découdre. Une zone d’ombre qui entretient et entretiendra toujours l’insécurité dans la région ouest africaine.
Bien que beaucoup pensent que c’est une nouvelle impunité, l’insécurité ne saurait être combattue si le paiement des factures salées ( des rançons) continu à être bravé comme trophée. Car inutile de préciser que cela ne ferait qu’encourager et amplifier le phénomène d’insécurité s’indignent déjà certains.
Ces sommes colossales dont on ignore le montant payé par la France ou le Mali, serviront de soutiens d’approvisionnement en nourriture ; logistiques; et surtout de frais d’entraînement des nouvelles recrues dans les rangs des djihadistes. Faut-il le préciser, le phénomène de libération d’otages constitue aujourd’hui une affaire juteuse, un marché potentiel de gagne paix pour les négociateurs.
Le samedi dernier, les djihadistes ont exhibé des clichés de retrouvailles autour d’un festins en plein cœur du désert. Depuis la divulgation desdits clichés, les uns et les autres ont commencé à craindre les répercussions. Bien que cette libération d’otages soit qualifiée de victoire pour les nouvelles autorités du Mali, il est certain que ce sont les djihadistes qui semblent tirer les ficelles.
Iyag Ag Ghaly chef Djihadiste Taher Abu Saad, Aliou Mahamane Touré, le commandant de la Katiba Macina, Imam Mahamoud Barry Un faste festin organisé en l’honneur des djihadistes libérés avec la forte rançon en sus
Une autre équation, et non le moindre est de se poser la question sur les comportements des otages libérés, idéologiquement endoctrinés pendant des mois, voire des années, par leurs ravisseurs.
« Des mauvaises graines » qui pourraient endoctriner à leur tour, contaminer, à la longue, d’autres populations très fragiles économiquement et intellectuellement.
Des espaces pour ce faire, il en existe dans tous les pays du monde, au nom de la démocratie, de l’état de droits, de liberté d’expression. Ainsi la misère des couches sociales favorise la montée en puissance du phénomène djihadiste dans les états au sud du Sahara.
Des véritables actions de développement, d’intégration des économies, la bonne gouvernance, pourraient ralentir la montée de l’intégrisme religieux, un frein de taille à l’élan du rythme de développement socioéconomique des états de la sous-région ouest-africaine.