Mali: Pourquoi la Cedeao maintient son embargo

0 commentaire 341 vues

Embargo sur le Mali : Vendredi dernier, le nouveau président de transition, Bah N’Daw, et le vice-président, le colonel-major Assimi Goïta, non moins président du Cnsp (Conseil National pour le Salut du Peuple), ont prêté serment. S’en est suivi la nomination du nouveau Premier Ministre Moctar Ouane le dimanche 27 septembre.

Dès lors, les Maliens espèrent la levée définitive des sanctions de la Cedeao. Ce qui n’est toujours pas le cas, car les chefs d’Etat estiment qu’il subsiste des zones d’ombre que la junte tente de camoufler.

Bras de fer CNSP – Cedeao

En effet, c’est un nouveau rebondissement dans le bras de fer qui oppose la Cedeao et la junte qui a renversé le pourvoir de l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta le 18 août dernier. Durant le mini-sommet de la Cedeao et le Cnsp à Accra, les chefs d’Etat de la communauté sous-régionale avaient formulé des recommandations qui sont entre autres :

  • la nomination d’un président et un Premier ministre civils; 
  • la suppression du poste de vice-président pour éviter que ce dernier remplace le président en cas de vacance de pouvoir; 
  • la libération des détenus politiques de l’ancien régime, 
  • la dissolution du Cnsp. 

De retour à Accra, il a fallu moins de 24h de l’expiration de l’ultimatum de la Cedeao pour connaître le nom du président de la transition. Au lieu d’un civil comme l’exige la Cedeao, c’est plutôt un ancien militaire à la retraite. En allant chercher ce septuagénaire pour le poste  de président de la transition, le Cnsp a non seulement floué la Cedeao, mais il a par la même occasion renforcé son pouvoir. Aussi, le Cnsp a également maintenu le poste de vice-président. 

À la stupéfaction générale, le jour de la prestation de serment du président et du vice-président, le procureur général a affirmé que le vice-président remplace le président en cas d’empêchement temporaire ou définitif, conformément à la charte de transition. Ce qui fut un tollé pour la délégation de la Cedeao présente dans la salle. 

Non seulement elle a gardé le poste de vice-président, mais la junte a aussi profité de la discorde au sein du M5-RFP, le principal mouvement de contestation de l’ancien régime, pour être seul maître incontesté durant cette transition.

Levée d’embargo sur le Mali sous condition

Après la nomination du nouveau Premier ministre Moctar Ouane, la délégation de la Cedeao, conduite par Goodluck Jonathan, a exigé les garanties suivantes de la part du CNSP :

  • la clarification du rôle du vice-président; 
  • la libération des détenus politiques; 
  • la dissolution pure et simple du Cnsp, 
  • la publication entière de la charte de transition. Et selon le communiqué de la délégation de la Cedeao, 

Selon le communiqué de la délégation de la Cedeao, tant que les points cités ci-dessus ne seront pas respectés, la Cedeao reste sur sa position, à savoir le maintien de l’embargo.

Faut-il le rappeler, depuis le coup d’Etat du 18 août dernier, la Cedeao a imposé un embargo au Mali. Seuls les hydrocarbures, les denrées alimentaires de première nécessité et les produits pharmaceutiques ne sont pas concernés par ce blocus.

 

YOU MAY ALSO LIKE

Laissez un commentaire

Activer les notifications OK Non, merci.