Côte d’Ivoire : une dizaine de proches de Guillaume Soro libérés

par Afrikaleaks La Rédaction
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proches de guillaume soro

Une dizaine de proches de l’ex-Premier ministre et ancien chef rebelle Guillaume Soro, candidat à la présidentielle du 31 octobre prochain en Côte d’Ivoire, ont été libérés mercredi 23 septembre, a appris l’AFP auprès de leurs proches.

Des libérations à point nommé

Les proches de guillaume Soro, candidat à la présidentielle du 31 octobre en Côte d’Ivoire, ont été libérés ce mercredi 23 septembre

« Enfin nous sommes libres et ce n’est qu’une liberté provisoire »

Loukimane Camara – Député soroiste

L’entourage de Guillaume Soro, en s’appuyant sur un document signé du doyen des juges d’instruction qui fait état de plusieurs autres libérations, évoque « une dizaine de libérations » au total. Il s’agit de liberté conditionnelle : les personnes libérées ne peuvent entrer en contact les unes avec les autres et ne doivent pas faire de « cyberactivisme » ni participer à des « meetings ».

La décision de la leur libération a été prise ce mercredi lors d’un « procès ». Une quinzaine de détenus soutiens de Guillaume Soro sont concernés par cette libération. Les avocats de ces derniers disent n’avoir pas été informés ni associés à cette libération qui n’obéit à aucune procédure pénale. De plus, sur les cinq députés incarcérés, seuls trois ont été libérés : Soro Kanigui et Yao Soumaila en font parti.

Les soutiens incarcérés de Soro Guillaume

Les soutiens important à Guillaume Soro tels que Souleymane Kamaraté dit Soul to soul, Sékongo Félicien, président du MVCI, le député Kando Soumahoro, les deux frères de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Simon Soro et Rigobert Soro, ainsi que le député de Fresco Alain Lobognon restent eux incarcérés.

Une vingtaine de proches de Guillaume Soro, dont cinq députés avaient été arrêtés et incarcérés sans jugement depuis le 23 décembre 2019 après le retour avorté de l’ancien Premier ministre à Abidjan. La plupart sont accusés de « tentative d’insurrection ».

Amnesty International avait alors jugé « très suspectes » les poursuites contre Guillaume Soro et ses partisans, « les accusations semblant être motivées par des considérations politiques ».

Le Conseil constitutionnel a rejeté, le 14 septembre, sa candidature à la présidentielle (ainsi que 39 autres des 44 candidatures dont celle de l’ex-président Laurent Gbagbo) mais validé celle du président sortant, Alassane Ouattara, à un troisième mandat controversé.

L’opposition a appelé à « la désobéissance civile », accusant le Conseil constitutionnel et la Commission électorale indépendante d’être « inféodés » au pouvoir.

Volonté d’apaisement des tensions?

Un haut responsable du parti au pouvoir avait récemment confié à l’AFP qu’il y aurait « des mesures d’apaisement dans les prochains jours » alors que la tension monte dans le pays. Ces libérations inattendues et sans annonce publique des autorités pourraient faire partie de ces « mesures ».

Longtemps allié du président Ouattara, qu’il a aidé à porter au pouvoir pendant la crise post-électorale de 2010-2011, Guillaume Soro, qui fut son premier Premier ministre, puis le président de l’Assemblée nationale, s’est ensuite brouillé avec lui, jusqu’à la rupture début 2019.

S’il pouvait concourir, Guillaume Soro, actuellement en France, serait considéré comme un challenger sérieux pour la présidentielle par les analystes politiques.

La crainte de violences meurtrières est forte dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, dix ans après la crise post-électorale née de la présidentielle de 2010 qui avait fait 3 000 morts, après le refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite électorale face à Alassane Ouattara.

Des violences, dans le sillage de l’annonce de la candidature du président Ouattara, ont fait une quinzaine de morts en août.

Élu en 2010, réélu en 2015, Alassane Ouattara, 78 ans, avait annoncé en mars qu’il renonçait à briguer un troisième mandat, avant de changer d’avis en août, après le décès de son dauphin désigné, le Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly.

La Constitution limite à deux le nombre de mandats présidentiels, mais le Conseil constitutionnel a estimé que l’entrée en vigueur d’une nouvelle constitution en 2016 avait remis les compteurs à zéro, ce que conteste farouchement l’opposition.

Afrikaleaks avec l’AFP

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