A la lumière des Jersey leaks nous apprenons que John W. Dick le multimillionnaire consul honoraire du Rwanda est le propriétaire de la société fiduciaire anglo-normande « La Hougue » dont les archives ont été communiquées à plusieurs médias au début de ce mois.
Les lanceurs d’alerte ne sont autres que sa fille Tanya Stock et son époux Darrin Stock.
En 2012 quelques temps avant son mariage Tanya trouvent des cartons de documents dans le fond d’un hangar de la propriété familiale, sur l’un d’eux figure son nom. Interpellée par cette inscription, elle ne décidera de consulter cette boite de pandore qu’après ses noces.
Après le mariage, elle décide d’aller fouiller dans les documents trouvés dans l’ancien terrain de squash pour tenter de comprendre. Équipés d’un scanner, Tanya et son mari Darrin Stock se mettent en tête de numériser ces documents soit près de 370’000 pages de virements bancaires, livres comptables, notes manuscrites et procès-verbaux de réunions, ce qui leur prendra deux années. Tous ces documents avaient été abandonnés en 2007 par la Hougue discrète société spécialisée dans la création de trusts et d’entreprises susceptibles d’être utilisées à des fins de fraudes fiscales et de blanchiment d’argent pour de riches clients.
L’avocate devenue lanceuse d’alerte était loin d’imaginer que son père était à la tête de tous ces montages financiers. Ce père qu’elle a longtemps idéalisé.
En 2015 – année des Panama Papers – Tanya Stock alerte la police de Jersey mais rien ne s’en suivra et pour cause les hommes forts de Jersey sont tous impliqués dans le scandale, ils n’ont donc aucun intérêt à voir l’affaire s’ébruiter.
En 2018 l’affaire est portée devant un tribunal du Colorado, accusé de vol et d’enrichissement illégitime, John W. Dick doit faire face à la justice américaine. Pour sa défense le millionnaire nie toute implication dans ces montages financiers et affirme n’en être qu’une victime comme sa fille.