Trump 2 pour l’Afrique : Une menace ou une opportunité ?

par Afrikaleaks La Rédaction
0 commentaire 28 vues
Trump 2.0 Une menace pour l'Afrique

Le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche redessine les équilibres internationaux, plongeant l’Afrique et le reste du monde dans une ère d’incertitudes. Son premier mandat avait déjà marqué une rupture brutale avec les traditions diplomatiques, notamment envers l’Afrique, qu’il avait ouvertement méprisée. Aujourd’hui, à la tête d’une administration renforcée par une majorité au Congrès, il affiche une volonté assumée de remodeler les relations internationales selon une logique purement transactionnelle. Face à cette nouvelle donne, les nations africaines doivent impérativement s’adapter pour éviter d’être reléguées au rang de spectateurs impuissants.

Un retour politique inattendu mais structurant

L’idée d’un second mandat Trump paraissait improbable pour de nombreux observateurs, persuadés que ses démêlés judiciaires et son isolement politique scellaient sa carrière. Or, il est bel et bien de retour, à la tête de l’une des plus puissantes forces politiques et militaires de la planète. Cette situation surprend d’autant plus que beaucoup d’intellectuels africains, influencés par les grands médias occidentaux, avaient sous-estimé l’ancrage de son électorat.

La plupart des gouvernements africains, convaincus de sa défaite, n’avaient d’ailleurs pris aucune mesure anticipant un scénario Trump 2. Aujourd’hui, la réalité les rattrape. Contrairement à l’administration précédente, la nouvelle équipe au pouvoir à Washington n’accorde que peu de considération aux institutions multilatérales, aux aides internationales et aux principes du droit international. Il serait donc naïf d’attendre une quelconque continuité des politiques américaines favorisant le développement en Afrique.

Un monde redéfini en trois pôles de pouvoir

Dans la vision trumpienne, le monde se résume à trois centres d’influence : Washington, Moscou et Pékin. Les autres nations ne jouent qu’un rôle secondaire, subordonné aux intérêts stratégiques américains. Les pays jugés utiles par l’administration seront instrumentalisés, tandis que les autres seront ignorés, voire sanctionnés s’ils ne se conforment pas aux directives de la Maison-Blanche.

Trump a déjà exprimé son intention de restreindre l’aide aux nations étrangères, à l’exception notable d’Israël et de l’Égypte. Si le soutien inconditionnel à l’État hébreu demeure une constante de la politique américaine, la place accordée à l’Égypte intrigue. Cette sélectivité dans les alliances souligne une fois de plus la nouvelle approche transactionnelle qui guidera les choix diplomatiques des États-Unis sous Trump 2.

L’Afrique reléguée à un rôle périphérique ?

Il est peu probable que le continent africain figure parmi les priorités stratégiques de la nouvelle administration américaine. L’absence d’invitation de chefs d’État africains à la cérémonie d’investiture en est un indicateur clair. Lors de son premier mandat, Trump n’a pas hésité à exprimer son mépris pour l’Afrique, et rien n’indique un changement d’attitude.

Dans ce contexte, les pays africains doivent se préparer à une marginalisation encore plus marquée au sein des instances internationales. Le désengagement américain de plusieurs organisations multilatérales sous Trump 1 (Accord de Paris, OMS) risque de se poursuivre, voire de s’amplifier, affectant directement des programmes d’aide et de coopération essentiels au développement du continent.

Un monde en préparation à un affrontement global ?

Un élément encore plus inquiétant réside dans l’accélération de la course aux armements. La multiplication des conflits, l’essor des technologies militaires et la volonté affichée de plusieurs puissances de redessiner les frontières à leur avantage annoncent un monde de plus en plus instable.

Les grandes nations investissent massivement dans des systèmes d’armement avancés, qu’il s’agisse de missiles hypersoniques, de flottes de drones autonomes ou de cyberattaques sophistiquées. Cette montée en puissance militaire ne laisse que peu d’options aux nations africaines, qui risquent d’être happées dans des dynamiques géopolitiques qui les dépassent.

L’urgence d’une réponse africaine coordonnée

Face à cette nouvelle réalité, l’Afrique ne peut plus se permettre d’être passive. Il devient impératif de renforcer l’intégration régionale et de structurer une réponse collective. Les organisations telles que la CEDEAO, la SADC et la CAE doivent jouer un rôle clé dans la sécurisation du continent.

Par ailleurs, les nations disposant d’importantes ressources naturelles, comme le Nigéria, l’Afrique du Sud ou la RDC, doivent impérativement investir dans des capacités militaires et technologiques autonomes. L’objectif n’est pas d’entrer dans une logique belliqueuse, mais d’assurer une souveraineté stratégique suffisante pour prévenir toute tentative d’exploitation ou de déstabilisation externe.

La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) pourrait également jouer un rôle crucial en réduisant la dépendance économique du continent aux grandes puissances et en favorisant un marché intra-africain résilient. Les crises récentes ont prouvé que les chaînes d’approvisionnement mondiales sont des chaînes de dépendance, et l’Afrique doit apprendre à compter sur ses propres forces pour garantir sa stabilité économique et sécuritaire.

Un enjeu décisif : le leadership africain

Dans un monde marqué par une gouvernance internationale chaotique, l’Afrique ne pourra s’imposer sans un leadership fort et visionnaire. L’élection prochaine du président de la Commission de l’Union africaine représente un moment clé pour l’avenir du continent. Ce choix ne doit pas être dicté par des considérations politiques internes, mais par l’urgence de doter l’Afrique d’une direction capable d’anticiper et de répondre aux défis posés par Trump 2 et par l’évolution du monde.


YOU MAY ALSO LIKE

Laissez un commentaire

Activer les notifications OK Non, merci.