L’ancien premier ministre Pascal Affi N’Guessan agé de 67 ans s’est déclaré officiellement candidat à l’élection présidentielle ce jeudi en vue de l’échéance du 31 octobre prochain. Il dirige actuellement une aile du FPI, fondé par son ancien mentor avec qui il entretient de longue date des relations tendues.
Le FPI s’est scindé en deux factions depuis le transfèrement de M. Gbagbo à la CPI en 2011. Deux courants s’opposent, d’un côté les « rénovateurs » représentés par Affi N’Guessan, qui participent à la vie politique et qui ont pris le contrôle légal du parti et de l’autre, les historiques, baptisés les « GOR » (« Gbagbo ou rien ») qui ont boycotté les scrutins en l’absence de l’ex-président, dont ils ont le soutien.
Etant donné que Laurent Gbagbo a été mis définitivement hors course par la commission électorale indépendante, cela laisse le champ libre à Pascal Affi N’Guessan. Le leader du Front populaire Ivoirien (FPI) a le champs libre pour aller se confronter une nouvelle fois au président Alassane Ouattara qui briguera en octobre prochain un troisième mandat consécutif.
Dans son discours, Pascal Affi N’Guessan a prôné le rassemblement de l’opposition et tendu publiquement la main à son ancien mentor, Laurent Gbagbo.
« Nous nous présentons à cette élection animé de grandes ambitions pour notre pays. Je veux être le candidat de tous les Ivoiriens du Nord au Sud. C’est au nom du Front populaire ivoirien que je suis candidat. Je voudrais appeler tous nos militants au rassemblement pour permettre au président Laurent Gbagbo de rentrer triomphalement en Côte d’Ivoire au lendemain du 31 octobre », a déclaré Pascal Affi N’Guessan, arrivé deuxième de la présidentielle de 2015 avec 9,29% des voix.
Laurent Gbagbo est actuellement en liberté conditionnelle en Belgique. l’ancien président ivoirien a été déclaré inéligible et vient d’être radié des listes électorales. Ces partisans souhaitent malgré tout déposer sa candidature avant lundi prochain même si celle-ci a très peu de chances d’être validée.
Le jeu politique a été bouleversé en Côte d’Ivoire par la mort inattendue début juillet du candidat du parti au pouvoir, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly. L’ex-président Henri Konan Bédié, 86 ans, a été désigné le 27 juillet avec 99,7% des voix candidat à la présidentielle du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), principal mouvement d’opposition. Près d’une semaine auparavant, l’ex-ministre des Affaires étrangères Marcel Amon Tanoh, ancien proche du président Ouattara, s’est déclaré candidat à la présidentielle, une candidature dissidente du parti au pouvoir.
La présidentielle s’annonce tendue dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, dix ans après la crise post-électorale qui avait fait plus de 3.000 morts.
Les élections municipales et régionales de 2018 avaient été marquées par de nombreuses violences et des fraudes.