Devant une dizaine de milliers de militants mobilisés, le président ivoirien Alassane Dramane Ouattara a été officiellement investi, ce samedi 22 août, à Abidjan, candidat de son parti (RHDP) à l’élection présidentielle du 31 octobre prochain. Il briguera ainsi un troisième mandat à la tête du pays, après la mort du dauphin désigné et ex-Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly.
Cette investiture a provoqué des manifestations d’opposition, parfois violentes, dans plusieurs villes du pays. Le Président a fait allusion à ces heurts.

« « Nous voulons la paix (…) Arrêtons de brûler (…); Pas besoin de mettre des troncs d’arbres, de casser des bus ou de brûler des maisons pour empêcher quelqu’un d’être candidat. Ils font cela parce qu’ils ont peur »
Le Président Alassane Ouattara
Un hommage a été observé par une minute de silence en mémoire du « fils » de Alassane Ouattara , Amadou Gon Coulibaly, le candidat désigné du RHDP, décédé suite à une crise cardiaque, le 8 juillet dernier.
Le Président sortant a présenté sa candidature comme un « sacrifice », dicté donc par une « situation exceptionnelle », car la mort d’Amadou Gon Coulibaly a provoqué des circonstances exceptionnelles, ce qui rendait impossible l’organisation des primaires au sein du parti. Sa candidature est dictée par l’urgence de la situation.
« Revenir sur ma décision [de ne pas briguer de troisième mandat] n’a pas été facile (…) Mais, je n’avais pas le droit de mettre mon projet personnel au-dessus de la situation d’urgence dans lequel se trouve le pays » (…) « Je me suis donc résolu à accepter votre appel »
le Président Alassane Ouattara
Et concernant la légalité constitutionnelle de sa candidature très contestée « Qui peut oser dire qu’il connait mieux la Constitution que moi ? » et d’ajouter sûr de lui, sûr de sa victoire, que sa victoire allait intervenir dès le premier tour : « un coup KO ».
Face à lui, Henri Konan Bédié (président de 1993-1999), 86 ans, ancien allié de 2010 et 2015 investi par le PDCI, sera son principal adversaire pour l’élection d’octobre prochain.
L’ex-chef rebelle Guillaume Soro, 48 ans, qui a participé à l’accession de M. Ouattara au pouvoir, se dit candidat mais vit en France parce que condamné par la justice ivoirienne à vingt ans de prison pour « recel de détournement de deniers publics ».
L’ancien président Laurent Gbagbo : acquitté en première instance par la Cour pénale internationale, accusé de crimes contre l’humanité, attend à Bruxelles un éventuel appel.
La commission électorale (CEI) a rejeté, samedi, les recours des proches de MM. Gbagbo et Soro qui contestaient leur radiation des listes électorales. Une décision qui pourrait tendre encore la situation.