Coup d’état au Mali

par Afrikaleaks La Rédaction
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Cela fait plusieurs années qu’un climat d’insécurité règne au Mali, alimenté régulièrement par des attaques djihadistes. C’est en 2012 que le nord du pays est occupé par des rebelles indépendantistes du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad, territoire au nord du Mali) ainsi que par des combattants rentrés de Libye.

IBK

Les militaires maliens décident alors de renverser le président Amadou Toumani Touré, qu’ils jugent incompétent face aux rebelles. Des rebelles qui sont ensuite eux-mêmes évincés par leurs alliés islamistes associés à Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi). Ces derniers appliquent la charia (loi islamique), en interdisant la musique, l’alcool, le football, et vont pratiquer des amputations et des lapidations. le point d’orgue sera la destruction des mausolées de saints musulmans à Tombouctou, qui seront ensuite reconstruits grâce à l’aide de l’Unesco.

En aide la France, lance l’opération militaire Serval. Le pays est « libéré » en trois semaines. Ce sont ensuite les soldats de l’ONU qui prendront le relais afin de maintenir la paix dans la région, dans le cadre de l’opération Minusma (Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali).

Les élections présidentielles organisées en août 2013 sont remportées par Ibrahim Boubacar Keita, dit « IBK ».

En 2015, Un accord de paix fragile est signé, entre le gouvernement et les rebelles séparatistes du nord. Des attaques sont menées contre les troupes maliennes, étrangères, ainsi que contre les lieux fréquentés par des étrangers sur le territoire malien. Leurs dernière attaque récente s’est déroulée dans le sud-ouest du Niger le dimanche 9 août dernier. Elle a coûté la vie à huit personnes (deux Nigériens et six Français).

La situation actuelle est née des suites de la profonde crise politique qui secoue le pays depuis le mois de mars. Réunis sous l’appellation M5-RFP (Mouvement du 5 juin – Rassemblement des forces patriotiques du Mali), des chefs religieux, politiques et des personnalités de la société civile réclament le départ du président Ibrahim Boubacar Keita, réélu en 2018 pour un mandat de 5 ans.

Des milliers de Maliens manifestent leur mécontentement dans les rues et réclament la démission du président. Le 10 juillet, l’une de ces manifestations, placée sous le signe de la « désobéissance civile », dégénère en attaques contre le parlement et contre la télévision nationale. Les troubles civils vont durer trois jours, et provoquer la mort de plusieurs personnes, 23 selon les manifestants, 14 selon l’ONU.

Le 18 aout 2020 un coup d’état est perpétré contre le pouvoir en place par les forces armées maliennes, La mutinerie a lieu dans un contexte de manifestations et de contestations du pouvoir depuis juin 2020, menées par le Mouvement du 5-Juin-Rassemblement des forces patriotiques du Mali (M5-RFP), IBK est renversé.

Rassemblées vendredi à Bamako pour fêter la chute du président Ibrahim Boubacar Keïta, les militaires putschistes ont remercié « le peuple malien pour son soutien », à la veille de l’arrivée d’une mission ouest-africaine.

Malick Diaw, n°2 du « Comité national pour le salut du peuple » (CNSP) mis en place par les putschistes, ou encore leur porte-parole, le colonel-major Ismaël Wagué, ont été accueillis sous les acclamations de milliers de personnes rassemblées au pied du monument de l’Indépendance.

« Nous sommes venus (…) remercier le peuple malien pour son soutien. Nous n’avons fait que parachever le travail que vous aviez commencé »

Ismael Wagué

Les militaires ont ensuite laissé la place aux dirigeants de cette coalition hétéroclite qui avait appelé au rassemblement de vendredi. Ceux-ci ont salué l’intervention des militaires;

Une mission dépêchée par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) pour réclamer le « retour à l’ordre constitutionnel » a été reçue samedi à Bamako. Elle etait conduite par l’ancien président nigerian Goodluck Jonathan, accompagné du président de la Commission de la Cédéao, Jean-Claude Kassi Brou, et du ministre des Affaires étrangères du Niger, Kalla Ankourao. M. Jonathan s’est ensuite rendu au camp militaire de Kati, ville-garnison proche de Bamako, devenu le centre du nouveau pouvoir où sont détenus le Président déchu IBK et son Premier ministre Boubou Cissé afin de leur rendre visite.

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